Le matin

Publié le par Tony White

LE MATIN


le manque, sur les draps, à côté de moi,

la distance de la candeur, vêtue en corps nu, à l’écart, et seule,

isolé par la respiration, égale et claire, au bord d’un sourire,
 
une absence déconcertée dans le sanctuaire de ton sommeil,

le manque, un voile de désir, souple et taquinant,

qui diffuse la certitude du matin et les motifs de ton corps,

qui plane entre ton innocence, et mon innocente envie,

le manque, un poids d’impatience retardant le pouls de ma journée,

un passage de confusion traversant le lit de notre nuit, une avance,

nourrit par son recul, une joie sans droit, une connaissance vide,

le manque, pataugeant dans la tranquillité de ton asile,

étouffé par l’ignorance de tes sens, une noyade d’émerveillement,

le manque, de moi-même, si, quand ton corps ouvre ses yeux,

il ne voit que moi, et non pas que je sois.

 

Publié dans poetry

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